Ancien quartier religieux de la ville de Meaux

Vue aérienne de la cité épiscopale et la cathédrale Saint-Etienne de MeauxStudio Mir

Ancien quartier religieux de la ville de Meaux réservé à l’évêque, au chapitre des chanoines de la cathédrale et à leur entourage laïc ou ecclésiastique, la cité épiscopale s’étend au nord de la cathédrale Saint-Étienne jusqu’au rempart gallo-romains.

La cité épiscopale de Meaux :
Le fleuron du patrimoine meldois

La cité épiscopale de Meaux présente encore aujourd’hui la physionomie qu’elle avait au XVIIIème siècle. Cependant, des éléments architecturaux variés, appartenant à des périodes historiques différentes, entrent dans la constitution de ses édifices. Les éléments les plus anciens remontent à la seconde moitié du XIIème siècle (salles basses du palais épiscopal).

Jusqu’à la Révolution française, la cité épiscopale de Meaux conserve une fonction religieuse par excellence, quartier ecclésiastique jouxtant la ville laïque. Cette fonction perdure encore pendant le XIXème siècle.

En 1905, la loi de séparation des Eglises et de l’Etat fait passer ce patrimoine historique sous la tutelle de l’Etat. En 1911, sous l’impulsion du maire, Georges Lugol (1864-1950, édile de Meaux de 1906 à 1929), la municipalité fait l’acquisition du palais épiscopal et de ses dépendances (jardin et remparts), pour les réaménager et les ouvrir au public.

La cité épiscopale de Meaux :
quels sont les espaces qui la composent ?

L’ensemble architectural de la cité épiscopale de Meaux se composent de différents espaces et bâtiments.

Le palais épiscopal, actuel musée Bossuet

Construit dans la première moitié du XIIème siècle, le palais épiscopal de Meaux est le résultat de différents apports architecturaux successifs issus des périodes médiévale, moderne et classique. Constitué aujourd’hui par deux séries de bâtiments accolés dans le sens de la longueur, la résidence des évêques ne comprend à l’origine que le bâtiment donnant sur le jardin et la chapelle qui lui est attenante. 

Sous l’influence des demeures seigneuriales, le palais se compose alors au rez-de-chaussée de deux salles en enfilade voûtées d’ogives et d’une chapelle basse. À l’étage, une grande salle s’ouvre à l’une des extrémités sur un appartement et sur une chapelle privée.

C’est aux XVIème et XVIIème siècles que le palais doit son apparence actuelle. Les évêques qui se succèdent à cette époque sont à l’origine de la modernisation de la demeure épiscopale :

  • L’évêque Guillaume Briçonnet (1516-1534) est le premier à entreprendre des travaux. 
  • L’évêque Dominique Séguier (1637-1659) modernise l’aspect architectural du palais sous le goût du classicisme.
  • Le Cardinal de Ligny (1659-1681), neveu de l’évêque Séguier et son successeur, fait construire sur la terrasse du rempart, un petit pavillon près duquel il fit planter une allée d’ifs (vous pouvez encore les observer aujourd’hui !).

Sous la Révolution, le palais épiscopal est vidé de son mobilier et transformé en prison puis en dépôt d’objets d’art confisqués aux immigrés. 

Sous le Consulat, l’édifice est rendu à l’autorité épiscopale et devient de 1800 à 1825 à la fois résidence de l’évêque et sous-préfecture. 

En 1905, suite à la loi de séparation de l’église et de l’état, le palais est racheté par la ville de Meaux. 

Depuis 1927, l’ancienne résidence des évêques, à l’exception de la chapelle haute, a été restituée dans l’état le plus proche possible de celui qui était le sien lors de l’épiscopat de Jacques Bénigne Bossuet, abrite le musée Bossuet.

L’aile de Brézé

Édifié sous Louis de Brézé (1571 – 1589) en 1586, il a notamment servi de prison sous l’Ancien Régime. Les évêques avaient l’autorité d’interner ceux d’entre eux soupçonnés d’hérésie ou plus tard de sympathie pour la Réforme et les huguenots.

La façade et la toiture du bâtiment sont inscrites à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.Aujourd’hui, l’aile de Brézé, aussi nommée « Posterie » abrite l’accueil de l’Office de Tourisme sur une partie du rez-de-chaussée et la Maison du Brie de Meaux au 1er étage.

Le vieux chapitre

Construit au XIIIème siècle, sous l’impulsion des chanoines, le vieux chapitre est un bâtiment emblématique de la cité épiscopale de Meaux.

Selon les historiens, le Vieux Chapitre était à la fois le siège du chapitre des chanoines de la cathédrale et une grange aux dîmes, le vin et le bois de chauffage y étaient vraisemblablement stockés. 

Le pont couvert en bois est une construction qui remonte au début des années 1930. Il facilite la circulation entre la cathédrale et la sacristie.

Lors de votre visite de la cité épiscopale de Meaux, ne manquez pas l’escalier extérieur monumental du vieux chapitre : construit au XIIIème siècle, il a notamment séduit Victor-Hugo, lors de son passage à Meaux (voir V. Hugo, Le voyage du Rhin).

Le rez-de-chaussée sert aujourd’hui de « chapelle d’hiver », et le sous-sol accueille le dépôt lapidaire de la cathédrale.

La chapelle des catéchismes

Entre le vieux chapitre et le palais épiscopal, vous pourrez observer une petite chapelle du XIIIème siècle.

Elle sert notamment pendant le spectacle historique de Meaux de stockage pour les costumes des bénévoles.

Studio Mir

Le jardin Bossuet

Le Jardin Bossuet a été créé au XVIIème siècle, sous l’épiscopat de Dominique Séguier, dans la droite ligne des jardins à la française et présente une forme symétrique qui évoque une mitre d’évêque.

Vous pourrez facilement observer la forme de mitre d’évêque depuis le 1er étage du palais épiscopal, actuel musée Bossuet.

La tradition locale attribue au jeune André Le Nôtre la paternité de ce magnifique jardin.

Les remparts de la cité épiscopale de MeauxEstelle Aubert

Les remparts et le jardin des remparts

Ils s’étendent sur 250 m le long du boulevard Jean Rose, au pied du Jardin Bossuet.

Érigés à la fin du IIIème siècle, ils ont été remaniés et agrandis à maintes reprises depuis le Moyen Âge, notamment aux XIVème-XVème siècles par la construction à distances plus ou moins régulières, de tours défensives circulaires.

Au fond du Jardin Bossuet, vous accèderez par un escalier à une terrasse qui n’est autre que la partie supérieure des remparts gallo-romain de la ville de Meaux. Vous y découvrirez un petit jardin et un petit pavillon qui aurait été le cabinet de travail de l’évêque Jacques-Bénigne Bossuet, l’Aigle de Meaux.